Une fois n'est pas coutume, revoici une critique BD, et plus particulièrement de Deadline, parue aux éditions Glénat. Alors qu'il me restait un achat à faire chez mon libraire, ses deux conseils de nouveautés allaient vers Blue Note - dont j'ai déjà parlé sur ce blog - et la bande dessinée dont il est question ici. Etant moins intéressé par l'époque de la guerre de sécession que par celle de la prohibition, j'avais alors préféré le premier. C'est donc quelque mois plus tard que j'ai repensé à Deadline et me le suis procuré.
Après la lecture, je dois dire que mon ordre de choix était le bon puisque la lecture de Deadline m'a moins emballé que celle de Blue Note. Cela dit, ce one-shot ne manque pas de qualités, à commencer par le dessin et la colorisation de Christian Rossi à qui l'ont doit déjà la série W.E.S.T (Weird Enforcement Special Team.) Autant dire qu'il était déjà familier avec le genre. Le trait est clair mais le travail se situe surtout au niveau de la colorisation, franche et sincère, qui donne une réelle densité aux jeux d'ombres et de lumières ; les jaunes sont vifs, chauds, presque insoutenables, les ombres sont riches, subtiles, rafraîchissantes. Cela, allié à un découpage et une mise en scène habile, donne de l'intensité au récit et le jeu permanent des contrastes fait écho à l'histoire et aux notions qu'elle traite.
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La deadline est une ligne de démarcation dont le franchissement par un prisonnier impliquait qu'il pouvait être abattu à vue, sans sommation. Une ligne de mort, une deadline. Ce point de départ est en fait un moyen pour Laurent-Frédéric Bollée de conter un histoire débattant sur la différence et l'exclusion : différence de peau, de mœurs, de culture. La portée du récit se révèle donc très actuelle, surtout une année où la théorie du genre fait rage et que le mariage pour tous fait encore battre le pavé. Si le point de départ est habile, hélas la forme pèche. Là où le dessin et la mise en page se révèlent efficaces, le découpage convenu de l'histoire lui fait perdre une grande partie de l'intensité qu'elle aurait méritée, à tel point que l'on se demande par moment où tout cela nous mène vraiment.
Je conclurais donc ce billet en précisant que si l'ouvrage est beau et demeure agréable à lire, il lui manque ce supplément d'âme qui en ferait un "must have". Si j'ai personnellement beaucoup apprécié la colorisation, la mise en scène (certaines planches ont beaucoup d'intensité) et une portée inattendue, j'ai cependant eu du mal à rentrer dans l'histoire. Ce ne sera pas cette BD qui me fédérera sur cette période de l'histoire américaine. Dommage, car pour une fois son angle d'approche était vraiment original.
DEADLINE
Scénario : Laurent-Frédéric BolléeDessin, Couleurs : Christian Rossi
Cartonné : 96 pages
Editeur : GLENAT (4 septembre 2013)
Collection : BANDES DESSINEE
Langue : Français
ISBN-10 : 2723489469
ISBN-13 : 978-2723489461
Dimensions : 31,4 x 23,8 x 1,4 cm
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